Adoption de la législation sur le droit à l'information (SN0001)
Vue d'ensemble
D'un coup d'œil
Plan d'action: Plan d'action du Sénégal 2021-2023
Cycle du plan d'action : 2021
Statut:
Institutions
Institution chef de file : Ministère de la Justice / Direction de la Promotion de la Bonne Gouvernance
Institution(s) d'appui : Autres acteurs impliqués • Présidence de la République • Ministères de la communication, des finances, de la justice • ARTICLE 19 • Forum civil • ONG 3D • URAC • SYNPICS • CJRS • PTF 16 • APEL
Domaines politiques
Accès à l'information, Accès à la justice, Lutte contre la corruption et intégrité, Formations, Justice, Législation, Droit à l'informationRevue IRM
Rapport IRM: Examen du plan d'action du Sénégal 2021-2023
Favoris : examen IRM en attente
Premiers résultats : examen du MII en attente
Design i
Vérifiable : Oui
Pertinent pour les valeurs OGP : examen IRM en attente
Impact potentiel : examen du MII en attente
Implémentation i
Achèvement : en attente d'examen par le MII
Description
Quelle est la question publique que l'engagement abordera? Le droit des citoyens d'avoir accès aux informations contenues dans les documents administratifs est un droit fondamental reconnu et inscrit dans plusieurs textes nationaux. Cependant, son efficacité reste relative, en raison notamment de l'absence d'un cadre juridique précisant la portée du droit d'accès à l'information ainsi que les conditions de son exercice. De plus, il n'existe aucun mécanisme opérationnel pour sa mise en œuvre.
Quels sont les objectifs de l'engagement L'objectif principal de cet engagement est d'adopter la Loi sur l'accès à l'information et ses lois subséquentes. Il s'agit notamment de : • préciser l'étendue du droit d'accès à l'information et les modalités de sa mise en œuvre ; • offrir aux citoyens des recours administratifs et judiciaires pour faire respecter ce droit ; • établir une autorité administrative indépendante pour promouvoir et protéger le droit d'accès à l'information.
Comment l'engagement contribuerait-il à résoudre le problème public ? L'engagement permettra au Sénégal de : • renforcer la transparence et la responsabilité ; • améliorer la qualité du débat public en donnant aux citoyens les moyens juridiques et opérationnels de se forger une opinion sur la base d'informations fiables puisées dans des sources authentiques ; • améliorer la qualité des services fournis par les administrations publiques et privées à leurs usagers ; 15 • respecter ses engagements internationaux.
Pourquoi cet engagement est-il pertinent par rapport aux valeurs de l'OGP Cet engagement correspond aux valeurs de transparence, de participation citoyenne et de responsabilité de l'OGP. Il favorise l'ouverture au public, améliore la qualité de la participation citoyenne sur la base d'informations fiables et facilite un contrôle citoyen objectif. L'engagement est également important pour le Sénégal qui vise à faire passer son score d'accès à l'information de 2/4 à 4/4. L'adoption de la loi et de ses textes ultérieurs sur le sujet serait un atout majeur pour atteindre cet objectif.
Informations complémentaires Le projet de loi sur l'accès à l'information est en cours de validation administrative.
Activité importante avec un livrable vérifiable Ordre du jour Début Fermeture Plaidoyer pour l'adoption de la Loi sur l'accès à l'information et sa législation subséquente Janvier 2022 Décembre 2023 Vulgariser la loi et ses textes subséquents pour l'administration publique, les organisations de la société civile, le secteur privé, les médias et la population. Mai 2022 Décembre 2023 Mettre en place une autorité administrative indépendante pour promouvoir et protéger le droit d'accès à l'information Mai 2022 Décembre 2022 Nomination des membres et recrutement du personnel Mai 2022 Août 2023
Résumé du statut à mi-parcours de l'IRM
Engagement 1 : Adopter la Loi sur l'accès à l'information et les lois subséquentes
(Ministère de la Justice / Direction de la Promotion de la Bonne Gouvernance (DPBG) ; Article 19, Forum Civil, ONG 3D, Union des Radios Communautaires du Sénégal (URCS), Syndicat des Professionnels de l'Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS ), Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS), Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL))
Pour une description complète de l'engagement 1, voir le plan d'action : https://www.opengovpartnership.org/wp-content/uploads/2021/08/Senegal_Action-Plan_2021-2023_EN.pdf
Contexte et objectifs
Bien qu'inscrit dans la constitution sénégalaise, le droit d'accès à l'information ne fait pas l'objet d'une loi spécifique. Il est divisé entre différentes lois sectorielles relatives aux archives, aux marchés publics, aux déclarations de patrimoine des agents publics, entre autres. [1] Dès lors, sans un cadre juridique et institutionnel complet et contraignant, ce droit n'est pas systématiquement garanti.
L'engagement 1 poursuit l'adoption d'une législation sur l'accès à l'information et la création de l'autorité administrative chargée d'en assurer l'application. Bien que le pays ait été admis à l'OGP en 2018, il a obtenu un score faible dans les critères d'éligibilité "accès à l'information". Grâce à cet engagement, le Sénégal remplira une exigence clé pour l'adhésion à l'OGP. [2]
Les consultations citoyennes tenues au cours du processus de co-création ont révélé que l'adoption de la loi sur l'accès à l'information était une priorité absolue dans toutes les régions et parmi les organisations de la société civile. Comme pour tous les engagements du plan, l'engagement a ensuite été approuvé par consensus par le comité technique national du PGO. [3]
L'engagement contient des jalons clairs pour adopter la loi nationale et la législation ultérieure et créer une autorité administrative indépendante dotée de pouvoirs et de ressources suffisants pour garantir sa mise en œuvre. Cela implique d'établir la portée et les conditions d'exercice du droit d'accès à l'information publique, d'établir des mécanismes d'application et d'éventuelles sanctions. L'engagement prévoit également l'aspect important de la diffusion de la loi auprès de la population générale afin de garantir que le droit d'accès à l'information publique soit entièrement connu, compris et mis en pratique.
Potentiel de résultats : Substantiel
La mise en place du cadre juridique et institutionnel du droit d'accès à l'information publique est une étape essentielle pour accroître la transparence et, indirectement, pour informer la participation citoyenne et la responsabilité publique.
Actuellement, le Code de transparence budgétaire permet aux citoyens sénégalais de demander des informations financières relatives au budget de l'État. Au niveau infranational, le Code des collectivités territoriales [4] permet aux maires et présidents de conseils départementaux de solliciter des informations sur les affaires locales. Des organisations spécialisées ont utilisé des lois sectorielles pour sensibiliser la population générale à l'importance de l'accès à l'information et ont ciblé des secteurs spécifiques, tels que la santé ou les industries extractives. [5] Malgré ces possibilités, les OSC et les médias rencontrent des difficultés pour accéder aux informations stratégiques sur les finances publiques et les politiques et programmes publics, ce qui complique leur rôle de surveillance. Pour cette raison, il est important pour les organisations de la société civile travaillant sur les questions de gouvernance de garantir un accès systématique aux informations juridiques. [6]
Cet engagement promet une amélioration substantielle de l'accès des citoyens à l'information grâce à l'adoption de la première loi nationale d'accès à l'information et à la création d'une autorité publique responsable. En tant que priorité nationale soutenue par les partenaires internationaux au développement [7], l'engagement 1 s'inscrit dans un processus déjà engagé au Sénégal. En décembre 2020, le ministère de la Justice a partagé un projet de loi sur l'accès à l'information avec les acteurs de la société civile. [8] Selon l'article 19, l'avant-projet de loi prévoyait la création d'une autorité administrative, la Commission nationale d'accès à l'information (CONAI), dotée d'un budget spécifique de l'Etat.
La société civile a participé et contribué à l'élaboration du projet de loi. Par exemple, Article 19 a soumis plusieurs observations sur le projet concernant la composition de la CONAI, les restrictions d'accès à l'information et les procédures contentieuses. [9] Au moment de préparer cette évaluation, l'avant-projet de loi était entré dans le circuit administratif et Article 19 n'a pas été informé des dernières modifications et ajustements apportés au texte. [10]
Le chercheur de l'IRM n'a pas pu consulter le projet de loi, il est donc difficile d'évaluer la qualité de la future loi et de la comparer aux meilleures pratiques internationales. Cependant, l'article 19 stipulait que s'engager à adopter une législation sur l'accès à l'information dans le cadre du plan d'action du PGO pourrait déclencher la consolidation de la volonté politique de mettre en œuvre l'accès à l'information au Sénégal. [11] À condition que la loi qui en résulte inclue la contribution de la société civile et institutionnalise le droit à l'information dans tous les secteurs et organismes gouvernementaux, l'engagement a un potentiel substantiel pour améliorer l'accès à l'information et jeter les bases fondamentales pour la poursuite d'autres réformes du gouvernement ouvert.
Opportunités, défis et recommandations pendant la mise en œuvre
Il existe un important soutien politique national en faveur de l'adoption d'une législation sur l'accès à l'information. Sur le plan institutionnel, la réforme est conduite par la Direction de la promotion de la bonne gouvernance, qui est le point focal de l'OGP, et appuyée par les principales organisations de la société civile impliquées dans la transparence et la redevabilité publiques qui ont participé aux consultations régionales, ainsi que les partenaires au développement.
En termes de défis, les élections locales de janvier 2022 ont été un défi pour l'élan et le soutien général à la loi. Une question plus importante est de garantir les ressources nécessaires à sa diffusion et à sa mise en œuvre. Alors que la Commission nationale pour l'accès à l'information (CONAI) devrait disposer d'un budget dédié, le gouvernement n'a pas précisé le montant du financement, notamment pour les activités de sensibilisation et de formation. En ce qui concerne la mise en œuvre, la pandémie de COVID-19 présente un obstacle à la disponibilité et à la gestion des ressources et s'est avérée, dans de nombreux pays, être un test pour la réponse rapide aux demandes d'accès à l'information. [12]
Les réformateurs peuvent se référer aux engagements réussis de l'OGP pour renforcer l'accès à l'information dans la loi et dans la pratique, car il s'agit de l'un des domaines politiques les plus populaires dans les plans d'action de l'OGP avec des résultats solides prouvés. [13] Par exemple, en 2016, la Tunisie, le Kenya et le Sri Lanka ont promulgué leurs lois sur l'accès à l'information. La Tunisie a créé l'Autorité d'accès à l'information, qui fournit un mécanisme de réclamation pour les citoyens dont les demandes d'informations sont refusées ou ne sont pas satisfaites correctement. [14] Le Kenya a appelé à un certain nombre d'initiatives pour faciliter l'accès à l'information, telles que l'élaboration de politiques globales de gestion des archives, la formation à l'accès à l'information pour les citoyens et les fonctionnaires, et la création d'un référentiel numérique central pour les archives et les données du gouvernement, entre autres. [15] L'engagement de Sri Lanka a établi des jalons concrets, qui garantissent que les demandes d'accès à l'information pourraient être traitées dans les 6 mois suivant l'adoption de la loi, tout en nommant et en formant des commissaires à l'information et des agents d'information. [16] Le Nigéria a également amélioré les procédures relatives au droit à l'information dans son plan d'action de 2019. Plus précisément, l'objectif était de divulguer l'information de manière proactive, d'établir un portail électronique pour les demandes d'information et d'exiger des rapports annuels sur les taux de demande et de réponse. En outre, ils ont appelé à une plus grande liberté d'information des agents au sein des organismes publics. [17]
Lors de la promulgation de sa première loi nationale sur l'accès à l'information, le Sénégal devrait se référer aux pays qui respectent les normes les plus élevées, telles que reconnues par le Global Right to Information Rating. [18] Pour bénéficier pleinement de la mise en œuvre de l'Engagement 1, le MII recommande spécifiquement les mesures suivantes :